« Des yeux pour guérir : EMDR : la thérapie pour surmonter
l’angoisse, le stress, et les traumatismes. »
Francine SHAPIRO
EMDR
(EYE MOVEMENT DESENSITIZATION AND REPROCESSING – intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires)
L’EMDR est une méthode psychothérapeutique découverte par Francine Shapiro (1948-2019)) en 1987. C’est lors d’une promenade dans un parc qu’elle constata que ses pensées négatives diminuaient d’intensité lorsqu’elle bougeait le regard rapidement et latéralement. Elle a ensuite travaillé pendant des dizaines d’années à construire un protocole et de nombreux collaborateurs et scientifiques se sont joints à elle pour l’améliorer.
L’efficacité de l’utilisation a été démontrée avec des patients souffrant de stress post-traumatiques aigu et chronique, raison pour laquelle plusieurs organisations dont l’American Psychiatric Organisation (2004) et l’Organisation Mondiale de la Santé (2010) la recommandent pour le traitement de ces victimes.
Le postulat part du principe que chaque être humain connaît des situations de vie stressantes ou anxiogènes qui sont traitées par chacun de manière spontanée. Parfois, ce processus de résolution psychique prend un temps certain mais la vie suit son cours et il reste possible d’en profiter de façon relativement sereine et agréable. Cela signifie qu’au fil du temps, le souvenir en question ne génère plus de réactions émotionnelles, corporelles et pensées négatives.
Toutefois, dans certaines situations, ce processus de guérison spontané est enrayé. Pensons à certaines personnes qui souffrent toujours physiquement ou psychologiquement lorsqu’ils songent à leur dernière rupture affective, ou qui ressentent un sentiment de nullité une dizaine d’années après avoir subi des moqueries de camarades de classe…
Le modèle utilisé dans la thérapie EMDR repose sur l’idée que ces expériences non résolues sont comme figées dans le temps et créent des connexions dysfonctionnelles chez la personne. Cela signifie que lorsque la personne sera, de près ou de loin, confrontée à une situation qui la renvoie inconsciemment à cette situation, elle sera instinctivement et involontairement connectée à des sentiments, pensées et sensations similaires à celles qu’elle a ressenti lors de cet évènement passé. Le plus difficile étant que le réseau de ressource de la personne est inaccessible car bloqué par ce souvenir traumatique. Pourtant, comme le dit Ludwig Cornil (in Pratique de la psychothérapie EMDR, 2017), « la situation réelle n’est pas le vrai problème, mais simplement un déclencheur pour des évènements non traités du passé ». La personne n’en n’a évidemment pas toujours conscience, c’est le travail du thérapeute d’analyser cela avec elle.
Comme l’hypnose ou la thérapie sensorimotrice, l’EMDR s’intègre dans un processus thérapeutique global et intégratif dans laquelle la qualité de la relation thérapeutique est essentielle. Ce qui la caractérise et la distingue des autres courants thérapeutiques est l’utilisation des stimulations bilatérales qui ne constituent toutefois qu’une étape du processus. Cette technique, associée au travail sur les ressources, les sensations corporelles et la restructuration cognitive, permet au patient de retraiter le souvenir problématique afin de l’intégrer de manière fonctionnelle, et ainsi de faire disparaître les symptômes associés à cet évènement initial.
Si la technique a d’abord été utilisée et indiquée pour la prise en charge du stress post traumatique uniquement, elle l’est aujourd’hui dans d’autres champs comme les troubles anxieux, les douleurs chroniques, les deuils, les troubles sexuels, les troubles de la performance…
http://integrativa.be
http://emdr-belgium.be/fr/a-propos-de-emdr/